30/04/2003 Texte

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Attentats de Riyad

Interview Express d'Antoine Basbous, Directeur de l'Observatoire des Pays Arabes à Paris « Une dernière chance donnée aux Saoudiens »

La disparition du régime de Saddam Hussein est-elle la véritable raison du transfert du QG aérien américain pour le Golfe vers le Qatar ?

Non, ce transfert ne s'explique pas par des raisons pratiques, mais politiques. Regardez ce qui se passe en Europe: l'URSS a disparu, mais les bases américaines n'ont pas été démantelées. Ce désengagement est principalement à replacer dans le contexte des relations entre les Etats-Unis et l'Arabie saoudite.

Est-ce un signe de mauvaise humeur envers Riyad ?

Je dirais plutôt qu'il s'agit d'un cadeau fait au régime saoudien. Ce départ est une très ancienne revendication des islamistes saoudiens, émise aussi par Oussama ben Laden. Elle s'appuie sur le testament de Mahomet qui interdit la présence des infidèles dans la péninsule arabique. Avec ce déménagement, les Etats-Unis donnent une dernière chance aux Saoudiens pour qu'ils se réforment et qu'ils fassent les concessions que Washington leur demande. Sans présence militaire américaine massive, la monarchie pourra faire ces changements sans donner l'impression à sa population de n'être qu'un vassal des Etats-Unis.

Des militaires américains vont rester en Arabie saoudite ...

Oui, mais leur présence a désormais officiellement pour but d'entraîner les forces du royaume. Ces Américains seront au service des Saoudiens, cela n'a plus rien à voir avec la présence d'un immense quartier général qui bénéficiait de l'extraterritorialité et qui échappait à tout contrôle de Riyad.

Qu'attend maintenant Washington de l'Arabie saoudite ?

Les Etats-Unis veulent que le financement et l'exportation de l'islamisme radical cessent et que les imams soient mis au pas. Ils vont aussi imposer une réforme des programmes scolaires, comme en Irak. En fait, les Etats-Unis sont en train de mettre en œuvre leur grand programme pour le Proche-Orient décidé après le 11 septembre. Ils s'intéressent désormais directement à la politique intérieure de chaque pays de la région.

OBSERVATOIRE DES PAYS ARABES
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