05/12/2006 Texte

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Voyage de Ségolène Royal au Proche-Orient

La classe politique française s'agite encore autour du voyage de Ségolène Royal au Proche-Orient. Antoine Basbous est politologue et directeur de l'Observatoire des pays arabes à Paris. Il décrypte le séjour de la candidate socialiste. (L'entretien a été relu par Antoine Basbous)

A quoi sert un voyage de ce genre à une candidate à la présidentielle ?

Pour être crédible, un candidat à la présidence de la République en France doit montrer qu'il maîtrise les sujets internationaux de première importance. L'élection présidentielle est aussi une question de compétition entre les images et les statures. Il faut donc montrer que l'on maîtrise la scène internationale. Ségolène Royal a posé un pied sur ce terrain délicat et difficile où il faut qu'elle marque sa présence. C'est important pour son image de fréquenter des dirigeants étrangers et de faire des gestes symboliques.

A part l'image, est ce que Ségolène Royal a ramené quelque chose de concret dans ses valises ?

Elle ne s'est pas déplacée au Proche-Orient pour résoudre les problèmes qui datent de soixante ans. Ce n'est pas de son ressort, ni de ses compétences actuelles. Un candidat à la présidentielle ne peut rien ramener de concret. Ségolène Royal est allée au Proche-Orient au contact des dirigeants et pour se familiariser avec des questions sur lesquelles la France est attendue: notre pays a plus de 1 600 soldats au sein de la Finul au sud-Liban. C'est une présence française forte qu'il va falloir gérer au delà de mai prochain.

Est ce que, selon vous, Ségolène Royal sort grandie de ce séjour ?

Ses amis diront oui et ses adversaires diront non. Il y a eu toute cette polémique au sujet des propos du député du Hezbollah. On n'approche pas cette région du monde sans plaire aux uns et déplaire aux autres. Il est difficile de faire l'unanimité sur ces positions. Propos recueillis par Chloé Juhel.

OBSERVATOIRE DES PAYS ARABES
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