17/09/2001 Texte

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Monarchies du Golfe : le règne de l'ambiguïté

Relais. L'Arabie saoudite entretient des relations ambiguës avec les Etats-Unis. Elle est son allié et client privilégié dans la région, son « protégé » sur le plan militaire, son premier fournisseur de pétrole. En même temps, et de façon beaucoup moins officielle, elle constitue un relais pour de nombreux groupes islamistes. Depuis l'attentat de Dahran, en 1976, où 19 soldats américains avaient été tués par des terroristes intégristes, l'Arabie saoudite n'a pas prouvé sa détermination à juger les coupables, ce qui a contribué à détériorer ses relations avec Washington. Impossible pour autant d'imaginer que les Etats-Unis « punissent » l'Arabie saoudite par des méthodes brutales. Ils auraient trop à perdre sur le plan pétrolier et sur le plan de la sécurité régionale. Mais ils pourraient faire monter la pression pour obtenir de Riyad et des monarchies du Golfe une meilleure collaboration dans la lutte contre le terrorisme islamiste. Selon les spécialistes du Proche-Orient, Oussama ben Laden dispose d'énormes intérêts économiques en Arabie saoudite et dans la région du Golfe. « Les Etats-Unis pourraient exiger de leurs alliés du Golfe une plus grande transparence des avoirs détenus par Ben Laden dans leurs pays pour pouvoir ensuite les geler », affirme Barthélemy Courmont, chercheur à l'Iris et spécialiste des Etats-Unis.

Groupes privés. Quant au financement des réseaux islamistes, ils ne sont pas le fait du gouvernement saoudien, mais le plus souvent de grands groupes privés wahhabites, comme l'affirme Antoine Basbous, directeur de l'Observatoire des pays arabes : des sources impossibles à assécher, surtout lorsqu'elles transitent par d'honorables ONG. Difficile, dans ces conditions, d'espérer que sur une simple injonction des Etats-Unis, même relayée par les autorités saoudiennes, ces groupes cessent de financer les réseaux terroristes.   C. C.

OBSERVATOIRE DES PAYS ARABES
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